Palmarès 2022
Cinéma & Plateformes
2022 a été une année de cinéma de qualité, riche en belles surprises. Des suites de blockbusters qui parviennent, des années après la sortie du premier opus, à cartonner et à séduire (Top Gun Maverick, Avatar La voie de l’eau) même s’il n’atterrissent pas dans ce top 10. D’autres séquelles, non essentielles, produits Marvel/Disney sans âme (Prey, Docteur Strange 2, Thor Love and Thunder) nous convainquent un peu plus de nous retourner vers des productions moins hollywoodiennes. C’est du côté de l’Angleterre (Men), de la Scandinavie (La Conspiration du Caire, The Innocents, Godland) ou de Taïwan (The Sadness) que les émotions sont les plus fortes en 2022. L’Amérique la plus passionnante est à retrouver chez les auteurs déjà bien en place : James Gray (Armageddon Time), Ti West (X) ou Jordan Peele (Nope). Exercice forcément délicat, mélange de mauvaise foi, de frustration, d’enchantement ou d’émotion manquée pour cause de trop grande attente ou de fatigue passagère, notre Palmarès des meilleurs films (et des déceptions) de l’année 2022 se pose humblement comme notre vision bien personnelle, loin d’être définitive…
Le TOP 10 d’Alexandre Metzger
10. L’Histoire de ma Femme
Une rencontre qui démarre comme une farce entre Jacob (Gijs Naber), capitaine de bateau solitaire, et Lizzy, belle jeune femme moderne (Léa Seydoux), et qui donne lieu à une relation aussi énigmatique que passionnante. Un amour guidé par l’absence, la jalousie, l’ennui, qu’on dévore comme un livre à travers des chapitres qui nous transportent hors du temps.
9. Abuela
Prix du Jury à Gérardmer, le film de Paco Plaza est un bel exemple de sobriété, qui élude les effets faciles et mise bien plus sur le talent de ses deux actrices principales et des thématiques fortes pour nous confronter à nos propres peurs (la vieillesse, la dépendance, la beauté…). Bienvenue dans l’intimité de Pilar, une grand-mère pas comme les autres…
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8. X
Avec un titre pareil, difficile de faire plus racoleur. X est un joli jeu de massacre, dont l’action se place en 1979, où sexe et mort ne semblent faire qu’un… La jeune Amérique se confronte à un couple d’anciens et donne lieu à des situations tragi-comiques qui nous renvoient à notre propre existence, dans des outrances autant sanglantes que ridicules.
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7. The Sadness
Ultra violent, sanglant, nihiliste, The Sadness exacerbe notre monde et le transforme en un théâtre de débauche de sexe et d’horreur, en imaginant un variant du covid qui libèrerait les pulsions des personnes infectées. Dans les rues de Taipei, la vague se répand à une vitesse folle, laissant peu d’espoir à la population d’en sortir indemne… et nous avec.
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6. Les Innocents
Un film de super pouvoirs qui se retrouvent dans les mains de jeunes innocent(e)s, dont le destin va être bousculé l’espace d’un été. Point de costumes moulants ni d’armures clinquantes dans The Innocents. Pas même de super-héros en réalité, mais du fantastique réaliste venu du froid qui ne manque pas de chaleur humaine, de sentiments forts et de tension à fleur de peau…
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5. Bruno Reidal, confession d’un meurtrier
Premier long métrage de Vincent Le Port, Bruno Reidal, confession d’un meurtrier se construit autour d’un interrogatoire, non pas policier mais médical, psychologique, qui permet un témoignage de toute une vie plutôt que de l’évènement en lui-même. Portrait tout en sensibilité et en intériorité d’un être humain dans l’esprit duquel va naître un fantasme de meurtre qui ne le quittera plus, jusqu’au passage à l’acte inéluctable… comme si le destin en avait décidé ainsi.
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4. La Conspiration du Caire
Le parcours d’un jeune homme ordinaire, fils de simple pêcheur, admis dans une prestigieuse université du Caire, va se transformer en un destin incroyable. Propulsé malgré lui dans une machination politique et religieuse, il va devoir tenir tête à des hommes prêts à tout pour parvenir à leur fin. La Conspiration du Caire est une enquête passionnante guidée par la manipulation qui n’est pas sans rappeler Le Nom de la Rose et parvient, comme l’œuvre d’Umberto Eco, à dépasser son sujet pour atteindre une forme d’universalité.
3. Nope
Des évènements étranges, une soucoupe volante, des héros bien malgré eux, l’émerveillement, la peur… Jordan Peele se rapproche encore un peu plus du pur divertissement flamboyant dont Spielberg et quelques élus ont le secret et nous propose en quelque sorte sa Rencontre du troisième type à lui…
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2. Armageddon Time
Portrait d’un jeune garçon au début des années 1980, Armageddon Time rassemble les souvenirs de jeunesse de James Gray. Situé dans le quartier new-yorkais du Queens, le film dépeint les rêves de création de Paul, confronté à la réalité d’une Amérique en plein tournant, rongée par le racisme, les inégalités, et des lendemains qui s’annoncent inquiétants. Une œuvre rare qui sait puiser dans le passé et dans l’enfance pour mieux comprendre le présent et l’adulte que l’on deviendra.
1. Men
Pour sa troisième réalisation, Men, Alex Garland retrouve le chemin des salles de cinéma, et cette nouvelle expérience qui commence par un drame humain évolue en une fable cauchemardesque aux ramifications nombreuses, emportant le spectateur dans les méandres de l’imaginaire de son créateur. Celui-ci s’autorise toutes les libertés pour nous dérouter et nous enfermer dans le parcours sensoriel d’une jeune femme.
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Le FLOP 10